Les températures se radoucissant et l’air du centre ville sous couvre-feu devenant pénible à supporter, je décide de sortir Sullivan de son hibernation (me promets de lui acheter un chauffage pour l’hiver prochain) et je file avec lui vars les Pyrénées.
Les plans ne sont pas très définis et ça fait tellement longtemps que je ne suis pas partie en vadrouille que j’en oublie le pauvre réseau des montagnes, il faudra donc improviser sur place sans Interner.
Ou comment se perdre avant même de commencer, choisir un itinéraire au hasard, faire une belle rencontre et découvrir de nouvelles possibilités photographiques…
Me voilà à Aston où je me pose au bord de l’eau. Les habitudes reviennent vite, la vaisselle dans la rivière se fait toute seule malgré mes doigts gelés et je passe la nuit ici. Le lendemain, je veux aller faire la rando de l’etang de Fontargente.
La balade a l’air facile, bien balisée, pour une reprise toute seule en sortie d’hiver, c’est parfait.
Le topo indique que le parking se trouve au bout de la route, après avoir passé l’étang de Laparan . Je ne m’en fait donc pas trop de ne pas avoir de GPS et commence à serpenter la route. Sauf que… Je passe l’étang mais la route ne s’arrête JAMAIS. Certes Sullivan traîne un peu la patte en montagne mais quand même, à ce rythme, je vais me retrouver en Espagne.
Je décide de rebrousser chemin, plus bas, au fameux étang, il y avait un parking et visiblement des randonneurs. Si ce n’est pas cette rando, ça en sera une autre. J’ai juste envie de me dégourdir les jambes et de profiter de l’air des montagnes.
Je me gare et passe un petit pont qui donne sur la forêt, je vois un chemin qui se dessine à travers les bois. Je ne suis pas sûre de moi mais je tente, au pire je ferai demi-tour et retournerai chiller au bord de la rivière. Une petite cinquantaine de mètre plus bas, je découvre un balisage vert sur un rocher, alleluia, je suis bien sur un chemin de rando et en plus il suffit de suivre les balises, on verra où ça me mène.
Sauf que du balisage vert sur des rochers recouverts de mousse, pour la myope qu eje suis autant vous dire que je sens venir la galère… Je tâtonne et me promets d’y aller doucement et de vérifier régulièrement qu’un petit point vert me confirme que je ne suis pas perdue.
Ce sera véritable épreuve pour la tête dans la Lune que je suis. Quand je marche je divague, je réfléchis, je pars dans débats animés avec moi-même et d’un coup je reviens sur terre et je n’ai pas la moindre idée d’où je suis. Je fais partie de ces enfants dont on appelait les parents aux micros des supermarché, trois secondes d’inattention et j’avais poursuivi ma route toute seule jusqu’au rayon surgelé où une brave âme me ramenait à la caisse centrale.
Bref, tout ça partait mal. A la recherche de mon prochain point vert, je commence à désespérer dès le début du chemin quand, miracle, j’aperçois une jeune fille descendre d’un chemin ce qui me donne un indice sur la direction à prendre. Je ne pense même pas à lui demander d’où elle vient ni où on est.
Il est déjà tard, je ne veux pas risquer de rentrer avec la nuit, je décide de poursuivre mais de rebrousser chemin d’ici 2h histoire d’avoir de la marge, tant pis si je ne vois pas la cabane cette fois !
Je prends en photo la carte (me promets une seconde fois de m’en acheter une) et je poursuis. Je maudis un million de fois la personne qui a eu l’idée de baliser le chemin à la bombe VERTE, je prends le temps de vérifier régulièrement et au bout d1h30, je débarque dans une jolie prairie. Je préfère profiter qu’aller plus loin alors je me pose pour déjeuner à l’abris du vent (avec mon fameux cake aux saveurs du marché de Tarascon) et lis quelques chapitres de mon livre.
Je redescends ensuite sans encombre, j’ai bien retenu le chemin, mes petits points verts me rassurent de temps en temps. Finalement ce n’était pas si compliqué et je regrette un peu de ne pas m’être fait plus confiance, j’aurais sûrement eu le temps d’aller jusqu’au refuge. Mais ma cheville fragile et mes pensées divaguantes auront eu raison de ma raison, et il valait mieux comme ça.
Petite parenthèse photographique pour ceux que ça intéressent… A chaque départ, c’est la torture mentale de savoir quel objectif j’embarque. Mon 50mm est trop limité pour les paysage, le 35 entre deux et mon 24-70mm clairement pas mon préféré mais fini toujours dans mon sac. Cette fois, sachant que je n’allais pas tomber sur le panorama de folie, j’ai pris le risque de ne prendre avec moi que mon 50mm. Et là idée de génie qui aurait du arriver à mon cerveau bien avant : photomerge ! Cette fameuse possibilité de fusionner ultra facilement plusieurs photos dans Photoshop. J’ai testé trois fois et ça a super bien fonctionné. Je me dis que j’ai peut-être enfin trouvé la solution et mon objectif chouchou le sera aussi pour les futures randos. Vous me demandez très souvent des conseils sur les objectifs et je trouve que cette façon de faire pour les paysages ouvrent beaucoup de possibilités façon bruniser.
Cabane de Quioulès
🚩 Aston
👞 Facile (en toute subjectivité)
⏰ 4h30 | 🗻 D+ 510 | 🔙 Aller/retour
💻 www.rando-marche.fr