Je ne sais pas trop ce qui s’est passé cet hiver mais j’ai l’impression que le temps a filé à toute vitesse. Je voudrais passer mes week-ends dans les montagnes, la tête dans les nuages. La vie en a un peu décidé autrement, j’ai beaucoup bossé, ma saison s’annonce toute jolie. Mais il va falloir faire une pause, souffler un peu, profiter. En attendant, je me replonge dans les souvenirs de cette randonnée. Elle fut violente, épuisante… Mais elle aura eu le mérite de mettre mon cerveau en pause.
On est partis un matin avec mon pote Mathieu, direction les Pyrénées… On avait prévu large mais on devait se rejoindre avec une québécoise qu’on avait rencontré sur le groupe « The Mountains Are Calling » qu’on a créé avec Elsa. Malentendu sur le lieu de rdv, problème de réseau, après avoir poireauté un bon moment à coup de chocolats chauds, on décide de partir que tous les deux, il est déjà tard et un peu moins de 10km dans la neige nous attendent…
Le début s’est passé sans trop d’encombre (mis à part notre rdv manqué avec notre québécoise). La route est déneigée jusqu’au téléski de Régalécia de la station d’Ascou-Pailhères. On gare la voiture ici et on commence à monter en suivant les pistes. La station est déserte… On grimpe, on grimpe pour atteindre le pic de la Coumeille de l’Ours. Il y a beaucoup de vent, ça monte pas mal mais le paysage est lunaire (enfin une lune sur laquelle il aurait neigé). J’ai un peu l’impression d’explorer l’Antarctique. C’était sans me douter ce qui nous attendait…
Arrivés au pic de la Coumeille de l’Ours, on s’est pris une grande claque. Même deux. La première c’était le paysage de fous qui nous attendait. vraiment. FOU. J’ai l’impression que plus on galère pour arriver au sommet, plus la récompense est grande. Je n’arrivais pas à décoller mon regard de ces sommets enneigés à perte de vue. J’ai rarement vu aussi beau. Je n’avais qu’un petit appareil ce jour-là et j’ai préféré gardé cette image dans ma tête que la « gacher » par une photo moyenne. Et puis il y a eu la seconde claque. Par le vent. Glacial.
On s’est mis à l’abris grâce à trois sapins comme on a pu et on a englouti nos sandwichs en 2 minutes, le temps de perdre quelques doigts avant de se remettre en route…
C’était tellement violent qu’on a du abandonner. Prendre la crête avec cette météo aurait été un peu de la folie. Sauf qu’il était déjà bien tard et que faire demi-tour aurait pu nous faire arriver après le coucher du soleil. Pas le choix, il fallait tracer tout droit, à pic, pour rejoindre la station. S’en est suivie une descente interminable dans le vent glacé, sur un flan de montagne ombragé et dangereux. Chaque pas demandait un plantage de crampon précis et une abstraction du vide qui m’attendait si je glissais. Heureusement, j’avais le plus chouette des compagnons de montagne, soutien psychologique du tonnerre et prof d’alpinisme au top. J’ai gainé tout ce que j’ai pu jusqu’à rejoindre un semblant de plat et de poudreuse. Le lendemain j’ai eu des courbatures comme jamais dans tous le corps… C’était la randonnée la plus difficile que j’ai jamais fait mais c’était fou.
Et je n’ai pas dit mon dernier mot. Pic de Tarbésou, on se revoit en 2019 💪🏼 !Pic de Tarbésou
🚩Ascou-Pailhères
👞👞👞 Difficile (en toute subjectivité) – ⏰ 5h – 🗻 D+ 700m – ⭕ Boucle
💻 www.rando-marche.fr