On quitte la belle Havane pour prendre la direction de Viñales et ses cowboys. Cette petite ville à l’Ouest de Cuba nous a réservé plein de surprises ! Il y a eu du bon comme du mauvais mais surtout du bon. On en a pris plein la vue avec des paysages magnifiques et sauvages et on a perdu beaucoup de calories…
On est arrivés en toute fin de journée en ayant pris le bus Viazul de 14h (c’est à un peu plus de 3h de route). On a tout d’abord été un peu déconcertés avec une entrée en matière pour le moins surprenante. Devant la petite place du village, là où le bus dépose les passagers, attendait une horde de propriétaires de casas particulars applaudissant à tous bras les touristes, ils étaient à la limite de la holà… Je vous raconte pas la tête qu’on a fait avec Tom. J’avoue avoir pris peur sur l’aspect Disneyland de la ville mais ça s’est vite dissipé.
On s’est échappé furtivement de toute cette agitation et on est allés chercher une casa un peu plus loin. Viñales est un tout petit village et trouver des casas excentrées n’est pas compliqué. En prenant une petite route de terre, on est tombés sur la Casa de Juana et Pipo.
Juana c’est une mamie toute gentille, et Pipo c’est son mari. Quand on est arrivés, il était prostré sur le toit de sa petite maisonnette bleue et il regardait au loin avec des jumelles. On se serait cru dans un film de Wes Anderson et forcément, j’ai fondu. Ca tombait bien, ils étaient dans nos prix (on avait déjà fait 2-3 casas avant mais toutes trop chères). 15 CUC la nuit pour deux*. Parfait. On pose nos sacs à dos dans la chambre élue la plus kitchouille du séjour avec ses rideaux rococo jaunes et dentelles (aux fenêtres ET aux murs), et on file explorer les alentours !
Le ciel nous offre un magnifique coucher de soleil et change de couleurs toutes les trois minutes, je trouve que c’est un plutôt bon accueil ! Etant donné qu’on est arrivés là un peu à l’aveugle, on décide de se poser dans un petit bar pour étudier le Lonely Planet et programmer les deux prochains jours, accompagnés de Piña Colada et de chips à la banane ! Et s’en suit un petit repas sympa dans un resto pas loin. Le village ayant été envahi de touristes ces dernières années, on ne trouve plus de petites cafétérias ou autres bouiboui pour manger à budget local mais les prix restent très raisonnables (on s’en tire facilement pour moins de 5 CUC par personne, voir moins*).
Le lendemain matin, je profite des premiers rayons de soleil pour découvrir un peu plus le village. C’est un peu un western Polly Pocket. Les petites maisons colorées s’enchaînent et les cowboys arpentent les rues à dos de cheval. En voyageant sur une grande partie de l’île, je me suis vite rendue compte que c’était tout Cuba qui appartenait aux cowboys. Le cheval et la calèche sont un des moyens de transport les plus répandus. Les papas amènent les enfants à l’école à dodo de canasson !
Notre itinéraire nous amène tout d’abord à la Cueva de la Vaca, une grotte pas du tout folle il faut l’avouer, qui se traverse pour continuer le chemin. Bien plus intéressant que la grotte en elle-même, tout le trajet pour l’atteindre ! On y croise des plantations de tabac (forcément), d’ananas (hiiiii), des petites maisonnettes adorables, des chiens endormis ET des capybaras. Oui, oui.
Le (pauvre) Che a un strabisme une fois sur deux sur toutes les représentations de lui ^^
Le chemin permet d’admirer les mogotes, de près ou de loin. Ce sont elles qui font la réputation de la région. Petites collines qui émergent des champs de ci-de là… On arrive ensuite au Mirador, perché au milieu d’un village trop mignon. La vue vaut effectivement le coup !
On décide ensuite de couper à travers champs. Mon plan nous indiquait un chemin (je vous parlerai dans l’article « Infos Pratiques » de mon application hors-ligne tip top pour les voyages) mais n’était visiblement pas à jour (bon là, dis comme ça, cette application doit vous faire moins envie…). En fait si, il y avait bel et bien un chemin mais barbelé avec une interdiction de passer, qu’on a préféré ne pas voir. La traversée fut un peu sauvage mais elle est largement faisable !
Et au bout du chemin, qu’est-ce qu’on trouve…? La fresque préhistorique immonde commandée par Fidel Castro. Elle est à voir quand même (mais en passant par derrière, n’allez surtout pas payer pour ça !). Rares sont les oeuvres qui m’ont laissée aussi dubitative dans ma vie. On dirait vraiment qu’on a laissé des craies à des enfants de maternelle et qu’on leur a demandé de dessiner des hommes préhistoriques et des dinosaures (WTF ?) sur une falaise.
On termine cette belle balade de près de 19km aux alentours de 13h et on en profite pour se faire un chouette resto. Il nous reste l’après-midi devant nous mais étant donné que le sport national est d’ATTENDRE, ce n’est pas de trop pour tout ce qu’on a à faire : acheter les prochains billets de bus, faire du change et trouver des vélos pour le lendemain.
En fin de journée, on est allés visiter le Jardin Botanique (entrée libre et dons bienvenus). C’est mignon mais pas extraordinaire. On retrouve des petites curiosités végétales, des classiques (et des poupées accrochées aux arbres…).
Comme il nous restait encore un peu de temps avant le coucher du soleil (et qu’on en avait visiblement pas eu assez de nos 20km de marche), on a pris la direction du Sud-Est pour aller voir un lac. THE idée du siècle. Le chemin pour y arriver est nul (si, si vraiment, y a rien à voir), long… Et le lac… Sans grand intérêt. La seule chose qui a un peu sauvé cette histoire c’est les petits cochons trop mignons que j’ai rencontré dans un squat. Mais bon ça s’arrête là : deux secondes après j’ai failli perdre mes mollets vu que le squat en question était gardé par de féroces toutous (oui, va falloir que je perde cette mauvaise habitude de ne pas obéir aux panneaux « NE PAS ENTRER »).
Le lendemain matin, on était censés récupérer des vélos devant notre casa à 8h mais une demi-heure plus tard, toujours personne. On est donc partis dans le centre à la recherche de nos loueurs, on a trouvé un de leur pote, blablabla. Je vous passe les détails mais à 9h, 10 CUC par personne, on avait enfin deux vélos et on a pu commencer notre (très) longue balade.
Juste après avoir assisté à un début de défilé sur l’avenue principale !
Le point final de la balade était un petit village de pêcheurs tout au nord : Puerto Esperanza, à 26 km de là. Comme d’habitude, l’idée de faire 50km de vélo dans la journée ne nous a pas suffit, on a donc fait un beau détour par la Vallée de Ancon, hop un petit 25km en plus dans les pattes. Et puis bon, qui dit vallée dit on monte, puis on descend… Puis on remonte… Tout ça pour voir la Santo Tomas Cave qu’on n’a finalement pas trouvé (et pas vraiment cherché à dire vrai).
Mon vélo était une grosse M****. Les vitesses ne marchaient pas et autant vous dire que dans une région montagneuse, c’est juste la mort. Quand je voyais que le terrain montait ou descendait sur un long moment, je changeais la vitesse à la main. Youhou. Pour couronner le tout, ma béquille ne tenait pas et je devais donc rouler avec la belle dépliée, me valant des « La pata, la pataaaa » d’absolument TOUS les cubains qu’on croisait (et Dieu sait qu’on en a croisé).
Ce jour-là, « La pata » est officiellement le mot que j’aurais le plus entendu de tout ce séjour.
Sur la route, on a croisé Freddy, un cubain plutôt cool qui nous a fait miroité un bon homard au village de pêcheurs. Dans l’état dans lequel on était, tout nous aurait convaincu. Il a continué en bus et nous en vélo, et on s’est retrouvés sur place, une fois arrivé à Puerto Esperanza. On a filé direct au resto de Teresa (Hernandez Martinez), on y a laissé nos vélos après avoir avalé un jus de fruits et on est partis explorer le petit village.
C’est canon. Tout mignon, authentique. Pas un seul touriste dans les rues. Un petit chien qui nous sert de guide tout du long. L’Océan. Les petites maisons colorés. Ces 3h de vélo auront été éprouvantes mais en valaient la peine ! Et le homard, plus que copieux, était juste délicieux (et pour seulement 10 CUC).
Après cet énorme repas, on s’est tous les deux écroulés sur les transats et le départ a été difficile ! Je savais ce qui m’attendait (d’ailleurs je ne savais pas encore que ce serait même pire puisqu’entre temps, sans le savoir, mon guidon a fait un tour sur lui même, tendu les freins, et a rendu le pédalage encore plus difficile !).
Quasiment arrivés à Viñales en fin de journée, on a fait une petite pause sur la route pour une noix de coco au miel afin de nous donner un dernier coup de boost ! Les paysages tout du long sont vraiment, vraiment, magnifiques. Il n’y a pas beaucoup de photos ici (si on peut dire…) parce qu’en vélo s’était compliqué de faire des pauses toutes les trois minutes avec le reflex mais vraiment… Wow.
Et voilà ! Nos deux journées à Viñales se terminent ici. Le lendemain, un bus nous attend à 6h45, direction : Moron !
* L’article sur Cuba Pratique ICI !
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