Dernière journée à Kuta… Le soir, un avion nous ramenait à Toulouse (enfin deux avions…). J’avais le coeur gros et l’envie de me cacher dans un coin pour qu’on ne me retrouve plus jamais et rester là-bas pour toujours. Puis je me suis dit que ma vie en France était plutôt pas mal, qu’elle était même plutôt mega-cool et que j’avais beaucoup donné pour en arriver-là, alors je l’ai pris cet avion…
Mais avant de partir, j’avais envie de faire le plein de cette douceur de vie à l’indonésienne dont je suis tombée amoureuse. J’ai pris un gojek et je suis retournée dans le village du mariage, des photos que j’avais imprimées dans mon sac (avec l’InstaxShare). J’ai à peu près reconnu les lieux et j’ai réussi à guider mon scooter-boy jusqu’à l’avenue principale. J’avais un petit papier avec moi où était écrit le nom de Nyoman Selly, et j’ai commencé à arpenter le petit village, m’arrêtant à chaque personne que je croisais (autant vous dire pas beaucoup), pour demander s’ils la connaissaient. Paumée au milieu de rien, croisant une personne tous les 100m qui ne savait pas lire et ne parlait pas anglais… Je me suis demandée si j’allais un jour réussir à retrouver Nyoman ou même si j’allais réussir à rentrer sur Kuta ^^
Mais comme cette photo vous l’aura fait deviner, j’ai finalement réussi ! Et c’est aussi toute la magie de Bali (et visiblement de bien plus loin), où qu’on soit, peu importe la barrière de la langue, des coutumes, de tout, y a toujours une solution… Au bout de 4 personnes, j’arrive à une petit bicoque qui vendait des bouteilles d’eau et autre petite épicerie, et je demande « Nyoman Selly » avec mon bel accent français. Le monsieur m’a regardé en pliant les yeux et m’a indiqué la maison juste en face. J’y croyais pas trop mais je me suis aventurée par là… Et paf, qui sait que je découvre aux détours d’une petite allée, Nyoman et son joli sourire, toute heureuse de m’accueillir chez elle et de me présenter sa famille !
Si vous saviez comme cette dernière journée a été belle… On s’est installées sous le porche avec ses deux petits-filles et elle m’a raconté tout un tas de chose avec son anglais approximatif appris sur la plage au fur et à mesure des années lorsqu’elle vend des paréos aux touristes. C’est juste fou de voir le niveau qu’on la plupart des français après 7 ans d’anglais scolaire et ce petit bout de femme qui l’a appris comme ça, juste en échangeant avec les gens de passage. Elle a pu me raconter sa jolie histoire d’amitié avec une Suisse qui dure depuis sa jeunesse. La première fois qu’elles se sont rencontrées, elles n’ont pas vraiment pu échanger car Nyoman ne parlait pas encore anglais. Mais l’année d’après, quand Murielle est revenue, Nyoman avait appris les rudiments, et elle m’a raconté avec des étoiles dans les yeux comment elle était heureuse de pouvoir enfin communiquer avec son amie. Elle m’a sorti des albums avec plein de vieilles photos des années 70 et 80, d’elle jeune, de Murielle et sa famille qui viennent régulièrement lui rendre visite… C’était tout doux de partager tout ça avec elle.
On est ensuite parties se promener autour de la maison. Il y a un petit ruisseau qui passe derrière, on s’y est toutes assises les pieds dans l’eau (enfin en vrai j’y ai laissé les miens 30 secondes jusqu’à ce que je sente un truc me les attrapait… Oui, l’eau et moi ça fait deux même quand il y a 40 cm de profondeur). Les filles ont baigné la petite chienne Molly, on s’est fait arroser. Une petite vieille (très vieille) du village est arrivée, s’est mise toute nue et a commencé sa toilette. Nyoman m’a dit qu’elle avait plus de 100 ans (mais le calendrier indonésien diffère du notre) et qu’elle ne s’était jamais mariée et que du coup la vie était dure pour elle. Alors des fois elle lui porte à manger…
J’espère que je les reverrai un jour… Ca a été une journée qui restera graver dans mon petit coeur à tout jamais. J’ai imprimé plein de photos pour lui envoyer, je croise les doigts pour qu’elles arrivent à destination. Mon coeur de photographe a été tellement touché par toutes ces vieilles photos qu’elle m’a montré, toutes celles de ses petites-filles affichées aux murs de sa si modeste maison.
Bali va tellement me manquer… Bali me manque tellement. Les petites filles qui mettent des fleurs dans leur cheveux me manquent, l’odeur de l’encens des offrandes à tous les coins de rue me manquent, les papas qui font des gros câlins à leurs enfant le soir dans les warungs, même les « taxis ? » incessants me manquent…
J’ai vu tellement de sourires, tellement de gens heureux, prêts à partager leur si jolie île sans aucune concession… Il y a tellement de pays à explorer encore que je me dis que ce ne serait pas raisonnable d’y retourner, mais pfffiuu, qu’est-ce que j’en ai envie. Comment une île si rude avec mes cheveux peut m’attirer autant… ^^ ? Bali, qu’est-ce que tu me manques…
Je trouverai bien une excuse, un travail à aller y faire, un amoureux à qui la faire découvrir…
Bali tu me reverras, promis 😉