Là je fais une parenthèse qui n’en est pas vraiment une puisqu’elle va amener à la suite de l’histoire, mais, elle a son importance. Il fait gris, tout le monde le sait, il pleut, on en peut plus. Bref. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que je me suis toujours dis que (attention gnagan-itude à venir) le soleil n’est pas dans le ciel mais dans les gens qu’on aime. Et ça peut paraître bête mais c’est vrai, quand je suis avec eux, peu importe la pluie, peu importe la fatigue, les ennuis, je suis bien, je suis réchauffée. Je peux même vous avouer un truc, quand j’écoute Dans les yeux d’Emilie de Joe Dassin, je rêve que quelqu’un écrive un jour une aussi jolie chose pour moi, ou tout du moins mes yeux…
Donc voilà, je vous ai un peu exposé la situation de vie-ma-vie-de-bisounours, vous savez tout de moi. Et donc je regarde mes visites sur adopte, et là je vois un pseudo qui me fait de suite penser à mon truc du soleil. Il n’habite même pas pas Toulouse, peu importe je me dis que c’est un signe, je clique (oui, il m’en fait peu parfois). On ne voit pas grand chose sur les photos, le profil est pas vraiment rempli, mais qu’importe, je suis emballée, c’est rare, surtout quand je ne sais pas pourquoi. Je l’autorise à me parler.
Pour vous mettre dans le bain, dans mes derniers « premiers messages », j’ai eu droit à : « Salut » (bon, ok, vous me direz, moi aussi je pourrais l’écrire le premier message), « Slt. Très mimi. Ca va bien ? Je m’appelle Fabien.« , « Bonsoir. Quels son tes passions?« … J’envoi du rêve hein ?
Et là, je reçois un petit message trop mimi ! Pour être honnête, même si j’ai vu un signe dans le pseudo, je pensais vraiment que ce dernier avait été choisi complètement par hasard. Mais non, ce garçon avait vraiment l’air d’être un petit rayon de soleil. Exactement ce que je cherche chez quelqu’un.
Vous pouvez direct m’imaginer en train de chanter dans ma chambre « And when the rain begins to fall, I’ll be the sunshine in your life, You know that we can have it all, And everything will be alriiiiiiiight…« . Je me dis que les bisousnours comme moi ça existe et que ça a même pas peur de le dire. Mais bon, mais bon, je ne m’emballe pas trop vite. Chanter Jermaine Jackson et Pia Zadora ne signifie rien. Que les choses soient claires.
Je me lance donc et lui écrit à mon tour. Rassurez-vous, à ce moment-là, je ne lui parle ni de Joe Dassin, ni de Jermaine Jackson et Pia Zadora. Et ça se passe carrément bien. En plus d’être un petit soleil, ce garçon a l’air adorable, cultivé et intéressant. Il adore voyager, le truc à pas me dire, je m’imagine déjà au Pérou dans un bus de nuit à dormir sur lui. Et plein de petites choses qui me laissent toute rêveuse. On parle, on parle, j’écris de longs pâtés qui visiblement ne le dérangent pas. Et là… On passe à la suite…
Adopte c’est bien, enfin bon ça, ça reste encore à prouver, mais pour papoter c’est quand même pas le top. Du coup, quand les premiers échanges se passent bien, c’est chouette de pouvoir continuer sur Facebook. Et puis on va pas se mentir, ça permet aussi de voir si l’autre n’est pas un psychopathe en puissance. On y apprend quand même beaucoup. Avant de se déconnecter, il me demande donc si je serais d’accord pour qu’on continue par là-bas.
Et ben, croyez le ou non, j’ai trop hésité ! Je vous explique… J’accorde énormément d’importance au physique, je veux avoir envie de me jeter sur mon homme à chaque fois que je le vois rentrer le soir. Sauf que quand je dis physique, c’est large, très large ! Je ne parle pas de beaux, de moches, juste d’une envie. Mais bon, avec ce type de rencontres, forcément qu’on se fait une idée sur les photos, contrairement à une approche directe où l’envie peut-être là sans forcément avoir un mega-canon en face. Bref ! J’ai tellement aimé les premiers messages que j’ai peur d’être déçue par les photos et de ne plus avoir envie de le rencontrer, de passer à côté de quelque chose… Oui, entre ma vision des choses et mes actes, y a parfois un fossé, allez comprendre.
Mais je suis une fille, je suis curieuse, et après 2 secondes de réflexions, j’accepte. Je l’ajoute. Et là… Là… Mega-canon à l’horizon les filles ! Bon tout ceci est très subjectif, mais ouch quoi. Je passe de When the rain begin to fall à la Lambada. Ouais, les garçons mignons me donnent envie de danser la Lambada, et alors ?
Pas en entier hein ^^ Mais on parle de tout et de rien. J’ai sans arrêt l’impression qu’il me sort les mots de la bouche et quand je dis « mais ouiiiii« , j’ai me dis qu’il doit juste croire que je ne veux pas le contredire, et pourtant, pourtant… C’est bien le cas, on se rejoint sur tout un tas de choses. Nos conversations ne ressemblent pas à celles qu’on peut souvent avoir sur adopte : « tu fais quoi dans la vie ?« , « tu écoutes quel style de musique ?« … Bouh peu importe, on fera dj à tour de rôle dans la voiture, le plus important n’est pas là, le plus important c’est comment on voit la vie, et je crois bien qu’on la voit un peu pareil. Vous l’aurez compris, j’accroche à mort. On fixe un rendez-vous, je suis toute emballée.
Alors que bon ! D’habitude, les rendez-vous adopte me font penser à quand j’amenais ma chienne chez le véto et que dès le parking, elle commençait à couiner et paniquer. Alors que techniquement, il ne lui a jamais fait de mal, peut-être une piqure vite fait, mais je n’ai aucun souvenir du vétérinaire faisant un truc douloureux ou désagréable. Mais c’était comme ça. Et pour moi c’est pareil, en soi les rendez-vous ne se passent jamais mal, il n’y a pas le coup de foudre mais on passe un bon petit moment à discuter autour d’un verre. Allez comprendre… Même qu’à chacun des rendez-vous prévus, Camille n’est jamais loin, à l’affût du téléphone au cas où elle devrait débarquer me sauver d’un boulet en mode « copine dépressive qui s’incruste ». Mais là non, même pas besoin de Camille, j’étais presque prête à prendre le train pour le voir le week-end même !
Je pense que ça n’aura échappé à personne dans mon entourage, JE VEUX des papillons ! Je veux ressentir le zsa zsa zsu. Et si celui-ci n’est pas là de suite, je me dis qu’il n’y sera jamais. La faute à une jolie expérience vécue il y a 7 ans de ça. Et c’est bien le problème avec le virtuel, comment voulez-vous avoir les papillons ? Mais ça, c’est ce que je pensais avant. Parce qu’après avoir un tout petit peu discuté avec lui (oui un petit peu, là avec le pâté que je vous écris vous devez avoir l’impression que ça a duré 3 mois mais ça faisait 2 Jours), je les avais. Il me tardait notre premier rdv, j’avais envie de recevoir un petit mot gentil, de savoir comment s’était passé sa journée. Bref, je crois que je me suis un peu trop vite emballée. Je ne nous voyais pas en train de faire les 400 coups dans une maison de retraite 60 ans plus tard, loin de là, mais j’aimais avoir retrouvé cette petite sensation, et j’avais envie d’en profiter.
Alors là, je me rends compte que enchaîner la dernière information avec le « plus de nouvelles » pourrait laisser croire que j’ai fait ma psychopathe genre ça. Mais non, promis juré. Enfin, j’ai bien du faire quelque chose qui a fait que… Mais je ne pense pas avoir fait ma psychopathe… Promis, comme je ne lui ai pas parlé de Joe Dassin, ni de Jermaine, ni de la Lambada, je ne lui ai pas parlé non plus du zsa zsa zsu !
Et c’est là que je rêverais de repartir 15 ans en arrière, quand on avait pour seul moyen de communication qu’un téléphone fixe et un répondeur à bande limitée. Oui. Je veux retourner à cette époque. Je ne veux plus de statuts « connecté » ou non sur tous les sites du monde, je ne veux plus d’accusé de réception, je ne veux plus de téléphone portable relié à tous les réseaux. Je veux mon téléphone fixe et son répondeur !
Bon, ne vous faites quand même pas trop de souci pour moi, je n’ai pas passé le week-end agrippée à mon ordinateur (enfin si, mais pas pour ces raisons, je suis toujours agrippée à mon ordinateur). J’ai fêter le PACS d’un copain, je suis allée voir un super match de roller derby, j’ai profité. En jetant un coup d’oeil de temps en temps sur mon iPhone, certes. Je réitère d’ailleurs. JE VEUX un téléphone fixe et un répondeur à bande limitée !
Puis le destin a aussi joué contre moi. Me suis chopé une bonne angine, et je suis quand même rester au lit 80% du temps (le PACS et le roller représentant les 20% restants). Et tout le monde le sait, quand on est malade, le temps-humain se transforme en temps-chien. On a juste l’impression que ça fait un mois qu’on est seule dans sa chambre à regarder des séries. Vous vous rappelez quand vous étiez petits ? Le matin vous aviez un petit peu mal au ventre, votre maman vous autorisez à rester à la maison, c’était le feu d’artifice dans votre tête genre « un jour de week-end en plus » et au bout d’une demi-heure, vous vous rendiez compte qu’en semaine, il n’y a aucun dessin-animé à la télévision et que tous vos amis étaient, eux, à l’école. Et là, vous aviez l’impression que votre journée durait une semaine. Bon après, j’ai des petits soucis avec la solitude, tout le monde l’aura compris ^^
On y arrive enfin à ce coeur brisé. Ou devrais-je dire »
triste au bout de 2 jours pour un inconnu qu’on n’a même pas rencontré »… Oui parce que même si je suis quand même un petit peu déçue, je pense qu’après une bonne séance shopping avec Camille et une paire de chaussures neuves, mon petit coeur ira déjà mieux. Mais en fait vous savez quoi, il n’est peut-être pas vraiment brisé, il est même peut-être encore mieux qu’avant cette rencontre…
Je ne savais pas si un jour les papillons reviendraient ou si une fois envolés avec celui que vous pensiez être l’amour de votre vie, ils ne seraient plus jamais là eux aussi. Et grâce à ces quelques petits jours où j’attendais un petit message avec impatience, où je commençais déjà à réfléchir à quelle paire de chaussures j’allais porter le jour J, à l’envie d’apparaître sur les prochaines photos avec lui, et ben je peux me le dire aujourd’hui, les papillons ne sont jamais très loin. Après, ils sont visiblement aussi doués que nous pour reconnaître les « bons » et les « pas bons », mais ça arrive à tout le monde de se tromper, on va pas leur en vouloir. Et que ce soit pour 3 jours, pour 7 ans, ou peut-être pour une vie, c’est toujours bon à prendre des petits papillons dans le ventre. Alors non, mon petit coeur n’est pas vraiment brisé. Il est même un peu réparé je crois.